Le chef d'entreprise et l'Etat providence

Les conflits avec la hiérarchie

 Nous examinons le cas d'un conflit entre la hiérarchie et un salarié puis entre la hiérarchie et plusieurs salariés en fonction de la taille de l'entreprise.

-Conflit avec un salarié

Les conflits entre un salarié et la direction sont bien plus difficiles à traiter que les conflits entre salariés. Dans un conflit entre salariés, le dirigeant est un tiers qui est présupposé neutre. Il peut donc avertir puis licencier si la situation ne s'arrange pas sans gros risques d'être attaqué aux prud'hommes s'il n'est pas à l'origine du conflit.

Dans un conflit entre un salarié et la direction, cette dernière peut être mise en cause aux prud'hommes en cas de licenciement. Le  conseil du salarié, avocat ou délégué syndical va trouver mille raisons pour prétendre que le licenciement du salarié qui se présentera comme un employé modèle est sans cause réelle et sérieuse.

+Conflit dans une grande entreprise

En cas de conflit entre un salarié et son supérieur hiérarchique, le N+2 doit avec l'appui du responsable des ressources humaines comprendre le conflit et le traiter. Si c'est impossible, il faut envisager une mutation du salarié dans un autre service. Si le salarié provoque un conflit dans son nouveau poste avec son nouveau supérieur hiérarchique, le licenciement sera possible grâce à l'accumulation de preuves. Il va de soi qu'il faut conserver toutes les preuves des conflits successifs dans le dossier du salarié.

+Conflit en PME

Dans une PME, il n'existe parfois pas d'autres possibilités pour mettre un terme au conflit que de se séparer de la personne à l'origine du conflit. Après avoir tout fait pour améliorer les choses en prenant soin de relater par écrit le conflit et envoyé des avertissements à la personne qui en est à l'origine, il convient de mettre en place une procédure de licenciement. La situation est plus délicate que dans la grande entreprise puisqu'il n'y a pas itération des conflits et donc accumulation de preuves contre le salarié. Il est donc indispensable de produire des témoignages de salariés non liés avec la direction et si possible qui ont quitté l'entreprise. Le témoignage de salariés en poste ou de membres de la famille ou d'amis du chef d'entreprise est de peu de valeur pour l'employeur. II en va de même des témoignages de salariés ayant quitté l'entreprise ou les amis du salarié en faveur de ce dernier.

+Conflit en micro entreprise

Dans une micro entreprise, en cas de conflit entre le patron et un salarié, on risque de se retrouver aux prud'hommes avec une opposition de type "parole " contre "parole" dans laquelle le salarié sort toujours gagnant en l'absence de faits concrets. Il est donc extrêmement risqué de licencier une personne avec laquelle on est en conflit direct. En l'absence de tiers prenant partie pour le chef d'entreprise ce qui est le cas d'une entreprise de deux personnes ou d'une entreprise qui comprend plusieurs membres de la famille du dirigeant et une seule personne étrangère qui crée le conflit, le licenciement est impossible sans casse aux prud'hommes et le chef d'entreprise peut vivre un calvaire en devenant le souffre-douleur du salarié de mauvaise foi. Citons l'exemple d'une pharmacienne qui travaillait seule avec une préparatrice. La préparatrice a expliqué à la pharmacienne que si elle ne satisfaisait pas au moindre de ses désirs, elle l'attaquerait pour harcèlement moral. À partir de ce moment,  la pharmacienne a dû augmenter le salaire de la préparatrice de telle sorte qu'elle gagnait plus qu'elle, lui accorder des jours de congé payé sans limites tout en vivant dans un état de stress absolu. Elle a dû se résoudre à fermer sa pharmacie. Il va de soi que ce type de salarié pervers est extrêmement difficile à détecter à l'embauche en l'absence d'analyse graphologique et d'enquête auprès des anciens employeurs.

 -Conflit entre hiérarchies et plusieurs salariés

+Conflit dans une grande entreprise ou une PME

Il se peut qu'un salarié manipulateur monte plusieurs collègues contre la direction. Dans ce cas, un véritable rapport de force se crée et chacun compte ses alliés. Bien souvent le conflit dégénère en grève. Pour ne pas perdre ses revenus, le salarié en conflit se fait placer en arrêt maladie pour dépression.  Une enquête réalisée par un journaliste montre que sur 5 médecins généralistes contactés pour délivrer un arrêt pour état dépressif, tous ont accepté sans qu'il soit nécessaire d'insister. On peut demander l'aide de l'inspection du travail ou faire intervenir un médiateur. Ce type de conflit souvent lié aux salaires ou aux conditions de travail finit par trouver une solution. Dans une grande entreprise, des personnes de mauvaise foi finissent toujours par se retrouver en position de faiblesse face à la majorité. Par contre si la mauvaise foi est du côté de la direction, le conflit peut dégénérer et mettre en péril l'entreprise.

+Conflit dans une micro entreprise

Le cas le plus délicat est celui du chef d'entreprise seul contre plusieurs salariés liés contre lui. Le pouvoir de direction n'existe plus, il appartient aux salariés qui peuvent aller jusqu'à détruire psychiquement l'employeur dans un processus de harcèlement moral. Le chef d'entreprise n'a que deux voies de sortie, le suicide ou la liquidation de l'entreprise s'il ne prend pas rapidement la seule solution qui s'impose : faire entrer dans l'entreprise une personne de confiance qui sera de son côté, ou demander l'intervention d'un médiateur. L'une de ces deux mesures mettra fin aux attaques puisqu'il y a un témoin à décharge.

Un chef d'entreprise qui travaille seul en face de personnes hostiles est en danger. À tout moment, les personnes liées contre lui peuvent inventer un harcèlement moral voire un harcèlement sexuel et témoigner les uns en faveur des autres et envoyer l'employeur aux prud'hommes voir en prison. Nous relatons le cas d'un employeur modèle gentil et naïf qui a embauché une salariée qui est devenue rapidement une employée modèle. La salariée a fait entrer dans l'entreprise ses amies. L'employeur s'est retrouvé à travailler seul avec trois salariés qui se connaissaient. Pendant quelque temps tout a très bien marché puis les salariés ont pris le pouvoir et la première embauchée a décidé du moment de l'attaque de l'employeur qui est entré en enfer.  Dans ce genre d'affaires, la seule voie de sortie est le procès pénal ainsi que l'assistance d'un psychiatre non spécialisé en harcèlement moral, car ceux-ci prennent parti pour les salariés et culpabilise l'employeur. Il est rare qu'une micro entreprise survive a une telle attaque. Le chef d'entreprise finit par déposer son bilan et les manipulateurs sont payés par le fonds de garantie des salariés. Certains entrepreneurs en nom propre perdent tout et finissent SDF.

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