Le chef d'entreprise et l'Etat providence

Origine du stress au travail

Le stress au travail est un problème de société qui prend chaque jour de l'ampleur. Après la seconde guerre mondiale, il fallait tout reconstruire, il y avait du travail pour tous. Le travail était parfois dur, mais une bonne entente régnait dans les entreprises parce qu'il y avait du "grain à moudre" comme disent les syndicats. Il était possible de réduire le temps de travail, d'augmenter les salaires et chacun avait le sentiment que son niveau de vie augmentait. L'écart de revenus entre les ouvriers et les patrons était acceptable. Nous étions dans un consensus social malgré des grèves sur fond de revendication de salaire ou de réduction de temps de travail qui concernait surtout le secteur public.

A partir de 1990, la mondialisation s'est imposée avec la délocalisation de la production vers des pays à bas coût de main-d’oeuvre. Seules les entreprises de haute technologie ou à forte image de marque, par exemple liées au luxe ont pu conserver la fabrication en Europe en conservant des marges acceptables. La concurrence mondiale a touché en premier lieu les grandes entreprises puis les PME sous-traitants et maintenant les micro entreprises. Un laboratoire de prothèse dentaire est désormais en concurrence avec les chinois qui ont des salaires dix fois moins élevés. les entreprises chinoises sont à leur tout menacées par un laboratoire industrialisé qui comportera une centaine de personnes et fabriquera les prothèses de façon automatisée par CAO.

À partir de là, les employeurs pour survivre, ont dû augmenter la productivité et la loi des 35 heures a eu un effet ravageur sur la santé des travailleurs. Les entreprises n'ont pas eu d'autre choix pour survivre que de demander à leurs salariés de faire en trente-cinq heures ce qu'il faisaient en quarante. L'arrivé d'Internet a permis des gains de productivité, mais crée aussi un risque de non-productivité si le salarié se laisse envahir par le traitement de ses mails...

Le stress au travail est essentiellement le résultat de la mondialisation qui impose une hyper concurrence, une recherche de productivité pour survivre ou augmenter la part donnée à l'actionnaire, souvent un fond de pension américain, selon le cas. L'employeur et les chefs de service reportent parfois leur propre stress sur leurs subordonnés.

La crise qui est survenue en 2008 et qui résulte du fait que les pays occidentaux devenus plus consommateurs que producteurs ont compensés leur carence à ce niveau par un endettement délirant a encore aggravé le niveau de stress des salariés. Les chiffres d'affaires baissent et il faut dégraisser pour maintenir les bénéfices demandés par les actionnaires. On licencie, on menace de licencier et l’on fait travailler ceux qui restent dans un stress accru.

Les syndicats crient haro sur les patrons qui angoissent leurs employés sans imaginer un seul instant que les patrons sont aussi angoissés que leurs employés dans bien des cas et tout particulièrement dans les petites entreprises.

Il serait temps que les syndicats et tout particulièrement la CGT ouvrent les yeux et se rendent compte que les employeurs et les employés sont dans le même bateau et doivent s'allier pour survivre. Le nombre d'inactifs en Europe et aux Etats Unis est très élevé. Le niveau de vie va forcément baisser tandis que les pays qui produisent plus  vont voir leur niveau de vie et donc les salaires croître de telle sorte que dans 20 ans nous serons au même niveau. La seule vraie richesse, c'est la production. On ne peut pas vivre durablement en consommant par l'endettement. Nos enfants doivent être moins consommateurs et davantage producteurs. Il faut revaloriser le travail manuel, favoriser le développement des PME, soutenir les créateurs d'entreprise et réduire le nombre de fonctionnaires qui apportent peu à l'économie sans toucher à ceux qui la soutiennent ou en préparent l'avenir. Il faut surtout augmenter nos exportations pour importer de la richesse.

Conclusion: prenons de la hauteur pour comprendre l'origine du stress au travail.

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